Le purgatoire est un état intermédiaire entre l'ici-bas terrestre
et l'au-delà.
Eglise latine
Le purgatoire, état intermédiaire entre l'ici-bas terrestre et l'au-delà « de la Gloire », représente dans l'Église latine « comme un prolongement de la pratique pénitentielle de l'Église par-delà le seuil de la mort. En effet, le repentir que l'éducation spirituelle dans l'Église et par elle n'aura pas réussi à éveiller en nous au cours de notre vie, la rencontre immédiate du Christ le fera naître enfin dans l'au-delà de notre mort ». Ce serait une étape de purification, d'attente, de préparation, manifestant aussi un certain lien de solidarité entre l'ici-bas et l'au-delà.
Le lieu du purgatoire, palier intermédiaire sur le chemin du paradis, n'apparaît dans les textes officiels que vers le XIIIe siècle. Il a peu de bases bibliques (1 Co 3, 11-15 ?). Séjour provisoire destiné à ceux qui se purifient avant d'accéder au ciel, il ressemble à l'enfer parce qu'on y souffre. Mais cette souffrance n'est pas seulement un châtiment : elle a valeur réparatrice et purificatrice ( « purgatoire » ). A la fin des temps il deviendra entièrement vide. En attendant, on peut en aider les habitants : dans la théologie catholique on parlera des « des vivants pour les défunts ». Ce qui a entraîné la vente d'indulgences destinées à abréger pour certains trépassés la durée du séjour, qui provoquera en 1517 la publication par Luther de ses thèses, point de départ de la Réforme. Il dénonce cette pratique pour son aspect commercial et parce qu'elle met en cause la gratuité du salut donné par Dieu.
Selon la vision dantesque, le purgatoire serait de la nature ignée de l'enfer, mais le feu y jouerait un rôle plus cathartique qu'expiateur. Il serait d'ailleurs administré par des anges et non des démons. Les âmes y séjourneraient dans la privation de Dieu, jusqu'à ce qu'elles aient consommé le temps de leur peine. La liturgie de la Fête des morts du 2 novembre leur est en grande partie consacrée. Le martyrologe romain réaffirme à cette occasion le mariage mystique entre le Christ et l'Église : « Notre commune et pieuse mère l'Église... s'efforce d'aider par de puissants suffrages auprès de son seigneur et époux le Christ, tous ceux qui gémissent encore dans le purgatoire, afin qu'ils se joignent au plus tôt à la société des habitants de la céleste cité. »
Limbes et purgatoire
Autour du noyau de la croyance traditionnelle s'étendent des terrains de désaccord. Qu'adviendra-t-il, par exemple, d'une personne qui a mené une vie exemplaire, mais qui n'a jamais entendu parler du Christ? Lui sera-t-il donné une seconde chance dans l'au-delà? C'est en partie à cause de telles questions que les théologiens médiévaux ont échafaudé la théorie des limbes (où vont les enfants morts avant d'être baptisés) et du purgatoire.
Les bébés qui n'ont pas été baptisés avant de mourir ou l'adulte privé de raison connaîtraient simplement celle du dam, sans souffrance physique : ils sont privés de la vision béatifîque de Dieu. On parle alors de « limbes ».
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